Cette source est une transcription d'une table ronde du Festival International de Journalisme explorant la collaboration entre créateurs de contenu numérique et journalistes. La discussion, initiée par un projet UNESCO et le Knight Center, examine comment ces groupes peuvent apprendre l'un de l'autre pour renforcer la confiance du public dans l'information. Les panélistes, incluant des représentants de l'UNESCO, des journalistes et des créateurs de contenu, partagent leurs expériences et visions sur les bénéfices, les défis et l'éthique de telles collaborations. Ils soulignent l'évolution de la consommation d'informations, le rôle croissant des créateurs sur les plateformes numériques, et la nécessité de construire des ponts entre les pratiques journalistiques traditionnelles et les nouvelles formes de communication d'information. Les échanges abordent également les questions de confiance, de crédibilité et les réactions du public face à ces collaborations.
Hannah Ajakaiye (founding editor FactsMatterNG), Summer Harlow (associate director Knight Center for Journalism in the Americas), Adeline Hulin (head of Media and Information Literacy and Digital Competencies Unit UNESCO), V Spehar (TikToker and political advocate)
Voici une dizaine de points forts du débat :
- La nécessité de la collaboration face à l'évolution de la consommation d'informations : Adeline Hulin souligne que de plus en plus de personnes s'informent via les réseaux sociaux et se tournent vers les créateurs de contenu1 . Selon elle, c'est une tendance mondiale, pas seulement dans les zones où les journalistes ne peuvent pas travailler1 .
- Le décalage initial et le changement de perception autour de la collaboration : V Spehar raconte qu'au début de son travail sur TikTok, l'idée de collaboration entre créateurs de contenu et médias traditionnels n'était pas bien vue2 . Son expérience de collaboration avec le LA Times et le Washington Post a montré les bénéfices mutuels possibles2 .
- Les motivations des créateurs de contenu allant au-delà du divertissement : Une enquête menée par l'UNESCO a révélé que la motivation principale des créateurs de contenu qui traitent d'information est de partager des informations, et non seulement de divertir3 .
- Le manque de connaissances des créateurs de contenu sur les standards journalistiques : Adeline Hulin note qu'une majorité des créateurs de contenu interrogés n'ont que peu ou pas de connaissances sur les standards internationaux de liberté d'expression et les limites légitimes, comme les demandes d'accès à l'information4 . Seule une minorité a reçu une formation sur ces sujets4 .
- Le rôle des créateurs de contenu pour atteindre des audiences plus jeunes et diversifiées : Hannah Ajakaiye explique qu'au Nigeria, où la population est jeune et utilise massivement les réseaux sociaux pour s'informer, les créateurs de contenu sont essentiels pour toucher cette audience avec des informations crédibles, souvent en utilisant les langues locales4 ....
- Différents modèles de collaboration : Hannah Ajakaiye décrit des modèles comme la cocréation de contenu, où journalistes et créateurs travaillent ensemble sur un sujet6 , et l'amplification de contenu journalistique par les créateurs sur leurs plateformes6 .
- L'importance de considérer la diversité des créateurs de contenu : V Spehar insiste sur le fait que les créateurs de contenu viennent de divers horizons et peuvent être des experts dans leurs domaines, atteignant des communautés spécifiques de manière authentique, donnant l'exemple d'une collaboration réussie sur les tarifs douaniers avec une personnalité des réseaux sociaux6 .
- Les tensions initiales et les stéréotypes lors de collaborations : Adeline Hulin relate une expérience en direct où des tensions et des stéréotypes sont apparus entre jeunes journalistes et créateurs de contenu, notamment sur les méthodes de travail et la notion de sources, mais que ces difficultés se sont aplanies avec le temps, aboutissant à un contenu plus engageant7 ....
- Les défis de la collaboration : argent, respect et définition de la confiance : V Spehar évoque le manque de ressources et de respect mutuel perçu comme des obstacles, encourageant à identifier les véritables forces oppressives plutôt que de se voir comme des concurrents9 . Adeline Hulin ajoute que la définition de la confiance diffère entre les journalistes (standards professionnels) et les créateurs (transparence et engagement avec l'audience)10 .
- La responsabilité et l'éthique dans un contexte de désinformation : V Spehar souligne que les créateurs de contenu sont directement responsables de leur contenu face à leur audience et que la désinformation persistante peut nuire à leur crédibilité11 . Elle insiste sur la nécessité d'une collaboration accrue contre la propagande, étant donné que des institutions autrefois fiables peuvent devenir des canaux de désinformation12 .... Hannah Ajakaiye met en avant l'importance d'établir des accords clairs en matière d'éthique avant toute collaboration13 .
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Vidéo complète:
https://www.youtube.com/watch?v=KjKc3O8Rs8o&list=PLAbJKi2uEbKuT3akwYuoT6eo3PyprsQl3&index=3